June 13, 2009

Lancement de Facebook Usernames : quels risques ?

Codes minitel => noms de domaine => codes mobile Gallery => avatars Second Life => Facebook Usernames => comptes Twitter => ...

Facebook a choisi de lancer des Usernames pour ses membres, sur le mode "premier arrivé, premier servi". On peut difficilement faire autrement en matière technique, car :
- c'est toujours le premier qui appuie sur le bouton qui a l'ascenseur,
- c'est toujours le premier qui clique sur Print qui aura son document sur une imprimante en réseau, etc.
Les URI intéressants étant par nature des ressources rares, la seule alternative éprouvée à cette règle du premier arrivé, premier servi, ce sont les enchères.
Sur le modèle de la vente de fréquences, des domaines récents ont été lancés avec un système d'enchères : c'est le cas du .asia, par exemple, dans lequel les mots les plus désirés ont été vendus au plus offrant. Ou de comptes yahoo vendus au profit de causes caritatives.

Dès lors que Facebook choisit d'offrir à ses membres des Usernames, soit la société décide de le faire gracieusement, soit elle met en place un système d'allocation par enchères.
Plus encore que juridique - aggravation de responsabilité -, le risque dans ce second cas est commercial : risque de se mettre à dos les membres, de créer des classes d'utilisateurs (ceux qui ont un Username chic, et ceux qui ne l'ont pas...), etc.
Si l'on se place du point de vue de Facebook, il n'y avait pas vraiment moyen de faire autrement que d'appliquer la règle du premier arrivé... Ou alors organiser un jeu-concours avec Usernames à la clef ?

Le risque de squat existe, bien sûr. Mais il porte moins à conséquence que pour les noms de domaine.
Pourquoi ? Parce que les noms de domaine relèvent de l'internet ouvert, alors que Facebook est une plateforme privée, fermée, et soumise à conditions générales d'utilisation par laquelle le maître des lieux se donne les pleins pouvoirs ou presque...

En matière de Usernames, précisément, eBay a mis en place il y a déjà quelques années une interface très simple pour lutter contre les atteintes aux marques.
On peut imaginer aussi qu'ont été mis en place des garde-fous techniques empêchant la création de certains Usernames, ce qu'avait fait Microsoft lors du lancement de sa plateforme de blogs MSN Spaces (et ce qu'eBay fait même jusque pour policer des annonces).

Que se passe-t-il si quelqu'un réserve VOTRE nom ?
Si votre nom n'est pas une marque, a priori Facebook n'a pas prévu de moyens d'agir rapidement, car semble n'être mis en place qu'un système de protection des droits de propriété intellectuelle [le blog de FB renvoie aussi vers la FAQ, mais comme j'ai fait le choix de ne pas m'inscrire comme membre je ne peux pas y accéder !]
Deux hypothèses :
- la personne qui prend le username VotreNom s'appelle bien Votre Nom (ou Vot Renom, ou toute autre déclinaison similaire)
- la personne qui le fait le fait pour vous nuire
Dans la première hypothèse, Facebook peut vous proposer votre-nom, ou votre_nom, ou... Et donc compter sur la déclinaison des noms pour offrir un large choix. Après, qu'il existe des homonymes, FB n'y peut rien, et c'est d'ailleurs une question récurrente chez eux.
Dans la seconde hypothèse, le DMCA américain oblige l'hébergeur qu'est Facebook à retirer promptement un contenu illicite, faute de quoi la société engage sa responsabilité.
Les fakes ne devraient donc pas tenir longtemps à l'air libre.

Juridiquement, donc, le tout ne paraît pas risqué pour Facebook. Maintenant, reste à savoir si techniquement, leurs serveurs vont tenir le choc ! Réponse aujourd'hui.

3 comments:

blog d'actu sur la fdj said...

C'est bien beau de vouloir protéger les marques !
et Mme MILKA dans tout ca ?
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Mais il faudrait aussi songer à protéger les populations soumises au spam agressif des marques.
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Par exemple le pmu et la francaise des jeux:
Sous couvert d'autorisation de spam b2b, ces sociétés spamment en réalité les personnes physiques individus qui possedent une adresse email professionnelle c'est a dire construite à partir d'un nom de domaine dont le propriétaire est une société, comme cela est clairement indiqué dans le whois, du moins dans le whois FR.
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Mais quels produits, services ou informations utiles à l'employeur ou au salarié de l'entreprise sont proposés par le pmu et la francaise des jeux dans ces spams ?
Aucun sinon du rève !
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L'on nous dit souvent que le spam est difficile à interdire !

Pourtant, ces sociétés de jeux françaises fj et pmu, donneurs d'ordres en toute connaissance de la finalité des emails, utilisent des régies publicitaires de droit français ou européen ou véhiculer leur spam.
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On peut s'interroger du reste sur l'explosion du spam de la zone FR liée probablement à la vente des fichiers publics à des entités privées.

Anonymous said...

Est ce que Facebook envisage de protéger le nom des collectivités territoriales et le nom des personnalités politiques ?
Facebook prevoit il d'organiser des procédures de résolution de litiges ?

Cédric évoque le modèle de la vente de fréquences pour l'attribution des usersnames.

Effectivement on peut considérer le nom de domaine et les adresses email ou internet comme étant des fréquences "internet".

A la pointe de la veille technologique, Eric avait déjà évoqué ici les implications juridiques liées aux sous-domaines.

draguer sur facebook said...

Facebook pourrait peut être envisager la certification des usernames, comme Twitter le fait, ce qui leur donnerait tout de suite plus de crédit.