Quand une décision extrajudiciaire rendue à propos d'un nom en .fr s'appuie sur une décision extrajudiciaire rendue à propos d'un nom en .ch qui elle-même se base sur décision extrajudiciaire rendue à propos d'un nom en .com... on réalise à quel point les modes alternatifs de règlement des litiges sont en train de prendre leur autonomie. Ce n'est pas grave si les règles protectrices du droit national priment systématiquement ; c'est plus gênant si les décisions prises par les arbitres s'affranchissent des principes substantiels.
La décision DFR2010-0005 m'a donné l'occasion d'écrire quelques observations à ce propos (accessibles aujourd'hui sur le site Dalloz). Celle-ci a été rendue entre les mêmes parties, à propos des mêmes noms (toywatch.fr et toy-watch.fr) et dans la même affaire que celle déjà tranchée par la décision DFR2009-0034.
Dans la procédure judiciaire française, il est probable qu'un juge n'aurait pas examiné la nouvelle demande identique à la précédente, en application de la règle non bis in idem (qui interdit à un tribunal de juger une affaire identique déjà jugée)*. Mais la procédure PARL n'est pas une procédure judiciaire, alors l'arbitre a choisi de se référer à des précédents rendus en application d'autres règles de résolution des litiges pour se prononcer.
A la lettre, rien ne lui interdit de procéder ainsi. Mais un tel choix contribue au décalage qui existe déjà entre les décisions extrajudiciaires et les jugements des tribunaux français : pour les premières, la prévisibilité juridique est parfois incertaine, ce qui contribue à l'insécurité juridique.
* cet exercice d'analyse en détail de la PARL m'a amené à découvrir deux autres points sur lesquels son articulation avec d'autres règles françaises est critiquable. J'y reviendrai probablement prochainement
3 comments:
et vous ? quel est votre avis ?
predec fr00148
dataxy/mairie de maurepas
apdui.fr
Il vaut meiux verifier que son nom de domaine n'empiete pas sur la propriété des autres avant de l'acheter.
@mr nom de domaine
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mai 2004: après information des communes et en accord avec l'Amf et les ministères concernés, perte du droit au nom des collectivités qui en bénéficiaient alors depuis 2001.
* Attribution des noms suivant la règle du 1er arrivé, 1er servi, sur 4 jours.
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2007:
- décret rétroactif
- loi pénale d'intimidation
- création de l'agence du patrimoine immatériel de l'etat
(apie)
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2008:
expropriation predec sans indémnité (procédure adminsitrative inéquitable)
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