Episode 1 - Les grandes marques se lancent !
Pitch : Elles étaient prêtes avant le second trimestre 2009, date d'ouverture des candidatures aux nouvelles extensions. La somme de 150.000 $ ne les a pas freinées, non pas parce que le dollar a continué de chuter de façon continue depuis l'année précédente, mais parce que l'investissement est minime par rapport aux retombées escomptées. Elles, ce sont les grandes multinationales, à la tête des marques les plus connues au monde. Elles veulent que soient créées des extensions comme .sony, .loreal, .mcdonalds, .nike, .google, .ebay, .danone, etc.
Pourquoi ? Pas seulement parce que ces marques ont déjà un rayonnement international, et qu'il paraît normal de les décliner en version électronique. Mais aussi parce que cela permettra de leur conserver leur statut de "marque notoire".
Une marque notoire est une marque "super protégée". Elle a un statut légal unique, qui permet une protection au-delà du territoire habituel d'une marque. Le statut de marque notoire ne se décrète pas, il se prouve. Comment ? En montrant la connaissance de la marque par une large fraction du public. En France, par exemple, Mazda fut naguère jugée notoire en France, il n'est pas certain qu'elle le serait encore aujourd'hui...
L'intérêt d'avoir un TLD qui soit le "double électronique" de la marque, c'est que celle-ci devient immédiatement accessible à tout moment de tout point du globe... Une façon a priori efficace de démontrer sa notoriété - et donc de bénéficier du statut juridique privilégié qui va avec !
Eléments du scénario : dans cet épisode, on verra
- Un rebondissement : refus donné à Coca-Cola pour son dossier .coke. Motif : le terme nuit à l'ordre public !
- Ppendant ce temps, ceux qui portent le dossier du .nike se rassurent : le Board de l'ICANN débat en anglais, et ne devrait pas penser à la prononciation française de la marque
- H & M voit son dossier refusé parce qu'il existe déjà un ccTLD .hm pour les îles Heard & McDonald
- Alors qu'il s'agit de l'exemple classique donné en droit des marques pour expliquer le principe de spécialité, les sociétés Montblanc International GmbH et Nestlé, toutes deux titulaires d'une marque Montblanc (la première pour des produits de maroquinerie et d'écriture, notamment, la seconde pour des crèmes dessert), s'affrontent pour la gestion du nouveau .montblanc. Le conflit prend une telle ampleur que les éditeurs juridiques envoient au pilon les manuels de droit des marques, et invitent leurs auteurs à changer d'exemple
[prochain épisode : les noms de villes]
* J'ai hésité avec cet autre titre : le dernier des mots ICANN :~)
4 comments:
"J'ai hésité avec cet autre titre : le dernier des mots ICANN :~)"
J'adore !
J'attends le prochain épisode avec impatience ;-)
"prochain épisode : les noms de villes"
Peut être l'occasion d'évoquer notamment les notions d'ordre public et de bonnes mœurs. Par exemple la ville que les français ont plébiscitée pour une nouvelle édition du Monopoly et qui a mystérieusement disparu des plans de l'éditeur du jeu.
Ou ces douze autres villes.
Bonjour,
C'est bizarre, dans un précédent billet sur le même sujet, je citais à peu près les mêmes marques.
Jean-Marie
@ Jean-Marie : dès lors que l'on évoque des marques notoires au niveau mondial, on tombe toujours à peu près sur les mêmes ! Rien que de très normal, donc ;~)
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